Envie d'avril

La Tarte au potimarron et au comté

Les changements de saison ont beaucoup de charme. On change de rythme, de garde-robe, d’alimentation aussi.
Et puis, il y a ces petits décalages qui me font toujours sourire. Ceux qui portent les cols roulés trop tôt, celles qui n’ont pas rangé leurs spartiates, celles qui cherchent les dernières barquettes de framboises sur le marché et ceux qui, au moindre rayon de soleil, se postent aux terrasses de café.

Si l’été est indien à Paris cette année, toute la famille des potirons est déjà présente sur l’étal de mon marché bio.
J’ai préparé ce week-end une Tarte au potimarron et au comté. Allez, cette semaine encore, je laisse les écharpes dans le placard.

Les ingrédients :

Pour la pâte :
200 g de farine semi-complète,
50 g de (petits) flocons d’avoine,
100 g de beurre,
Eau.

Pour la garniture :
700g de potimarron une fois préparé,
4 échalotes
1 œuf
1 CC de sucre roux
2 CS de purée de noisette
100 g de comté
Sel, poivre, muscade.

Mélanger la farine, les flocons et un peu de sel. Rajouter le beurre à température ambiante et malaxer en rajoutant un peu d’eau.
Former une boule et laisser reposer la pâte au réfrigérateur pendant une heure.

Pendant ce temps, faire cuire le potimarron à la vapeur et en recueillir la purée. Rajouter les échalotes revenues dans un peu de beurre et avec une cuillère à café de sucre roux. Puis, l’œuf battu en omelette et la purée de noisettes.

Préchauffer le four à 180°.
Étaler la pâte dans un moule à tarte à bord un peu haut. Verser la garniture, recouvrir de comté râpé et enfourner pendant 30 minutes environ.

Les Champignons de la rentrée

Petit rat des villes, il m’est rarement arrivé de ramasser des champignons.
Alors, à chaque fois, quand la saison commence, j’ai une petite pensée pour cette ancienne bergerie perdue dans les bois à côté de vignes dans le Médoc.
Cet été-là, on avait nagé dans les vagues de Lacanau, fait de longues balades et de la mobylette à Bordeaux.
Juste avant la rentrée, nous étions parties, armées de paniers plats en osier, à la recherche de girolles.
A notre retour, Suzanne avait préparé une omelette baveuse, mais pas trop. La cheminée dans la cuisine réchauffait nos mollets dorés par le soleil. Juste avant, nous nous étions empiffrées de gouda que nous faisions fondre sur du pain, dessus plein de cumin.
A douze ans, on a une meilleure amie et on aime encore la fin des vacances.

Ce week-end, j'ai choisi de servir les Champignons de la rentrée.

Pour quatres convives, faire fondre une échalote dans un peu de beurre, rajouter à peu près un kilo de champignons, personnellement, j'aime mélanger les cèpes aux girolles.
Sept à huit minutes sur le feu, sel, poivre, un peu de marjolaine fraîche et de persil plat. Vous pouvez déglacer le tout avec une lichette de vin blanc.
J'ai servi les champignons avec un mélange de céréales bio, riz complet et chataîgnes (de chez Celnat).

Les petits pots de crème au chocolat de l’enfance

Les vacances sont finies.
Il n’y a plus personne sur la plage de la Garoupe.
J’ai cette étrange impression d’avoir été tout l’été en instance de mouvement.
Mais il y a bien des départs qui ne ressemblent en rien à des vacances.
J’ai pris le train à Bordeaux, l’avion à Frankfort, la Lada à Ekaterinbourg. J’ai fort heureusement fait quelques brasses dans la mer presque chaude de la Méditerranée.

Une nouvelle fois, les goûts de l’enfance auront été des fils conducteurs.

Le goût des enfants à l’avenir encore à dessiner dans les orphelinats russes. Un avenir en couleurs, on ne ment pas quand on écrit avec des crayons de bois.
Ils goûtent de « kacha » (bouillie notamment à base de semoule de blé ou bien de gruau de sarrasin), de pommes râpées dans du thé sucré, de biscuits ramollis dans du lait chaud.
Comme tous les enfants du monde, ils aiment les fraises Tagada.
Bientôt, Vika, Alexey, Sergueï, Slava et Natacha tourneront le dos à leurs rituels de petits adultes et auront le luxe de bouder la compote pomme-poire bio que leur auront amoureusement préparée leurs mamans.

Cet été, j’ai rencontré, sur plus de mille kilomètres, la taïga par plus de 35°. J’ai prudemment appris à lire le mot « saumon » en cyrillique dans les cartes de restaurant. Je l’ai mangé à toutes les sauces : grillé, poché, à la crème aigre et aux échalotes, en « pirog » (en tourte à la pâte levée), fumé ou trop salé ….

J’ai également bu du thé vert fumé et mangé de petits chaussons briochés à la compote de pommes et à la cannelle dans l’arrière-boutique d’Irina, j’ai vu des ours et des loups, j’ai posté des cartes postales à l’effigie du Tsar, j’ai rencontré des Popes en retraite et bu de l’eau bénite aromatisée à l’orange.

Je préfère toujours le train à l’avion.

En rentrant, j’ai repensé à quel point les petits palets Jean-Paul Hévin que j’avais glissés dans ma valise avaient eu un goût réconfortant le soir de mon départ de Russie.
J’avais envie qu’un arôme de chocolat envahisse ma cuisine parisienne.

Ces Petits pots de crème au chocolat de l’enfance sont très faciles à réaliser, ils se dégustent tièdes en dessert avec des fruits rouges ou rafraîchis à l’heure du goûter.

Les petits pots de crème au chocolat de l’enfance

Les ingrédients pour 6 petits pots


500 ml de lait entier
150g de chocolat noir
4 jaunes d'oeufs
80g de sucre semoule
1 bâton de cannelle

Dans une casserole, porter le lait à ébullition avec le sucre et la cannelle. Laisser infuser hors du feu, à couvert, pendant cinq minutes.
Faire fondre le chocolat au bain-marie dans un peu de lait.
Retirer le bâton de cannelle et verser le lait chaud sur le chocolat sans cesser de remuer.
Dans un saladier, battre les jaunes et verser un peu du mélange chocolaté. Incorporer, ensuite, le tout dans la casserole.
Répartir la préparation dans de petits pots que vous ferez cuire au bain-marie dans un four préchauffé à 150° pendant trois quarts d’heure.

A manger tièdes ou refroidis.

Ne pas oublier Caudalie

Aux Sources de Caudalie, les sculptures aériennes de Nathalie Decoster veillent sur le calme et la volupté du déroulement des journées.
Entre un plongeon dans la piscine (et oui, au Sud de la Loire, l’été est une saison qui existe encore !) et un massage enivrant, on se perd non sans plaisir dans les 70 hectares de vignes du domaine du Smith Haut Lafitte avant de s’attabler au bord du petit lac sur lequel règne un couple de cygnes fantaisistes.
Ici, le tartare de thon est servi avec un sorbet de poivron rouge, les encornets sont farcis aux herbes sauvages, la lotte se décline en médaillons sur des spaghettis de légumes, les sushis aux fruits marinés et la pêche de vigne se mange en tatin.

Quant aux produits de la vigne, il faut faire preuve d’imagination : la pulpe du raisin s’applique sur la peau, la fleur de vigne se verse dans le bain barrique, on s’enveloppe dans le miel et le merlot, l’eau de raisin se brumise sur le visage.

Cette année, la Part des Anges côtoie la Fée Clochette, les Persanes de Montesquieu nous saluent, Madeleine et Robin nourrissent les chèvres avec de la brioche aux figues , Marguerite ne sait pas nager, M. le Paon est monté au ciel, Fantômette s’est dit pourquoi pas le Brésil et je spécule sur les signes du vacillant destin des choses en me disant qu’ils pourront encore peut-être apparaître entre deux nénuphars.

Il est déjà l’heure de repartir …

Mise en lumière gourmande

Petit clin d'oeil sur le site de Cocooking !

Assiette fraîcheur autour de la faisselle de chèvre

Aux Editions ça et là, j’avais apprécié le trait et l’imaginaire du finlandais Pentti Otsamo dans Petites créatures et adoré le cruel réalisme des Ruptures d’Andi Watson.

Le dernier-né est une petite perle. Ma mère était une très belle femme de Karlien de Villiers.

En bonus, l'éditeur a mis en ligne un making-of de la BD et un album photo de sa fabrication.

Née en 1975 en Afrique du Sud, elle nous raconte son enfance à travers le récit d’une double évolution, celle de sa famille bouleversée par le divorce et la maladie de sa mère ainsi que celle de l’Afrique du Sud en proie au racisme promu au rang de diktat par les institutions, l'école et la population.

De sa mère, elle garde en mémoire les craven A, sa grande beauté et ses jambes de nageuse, le bruit incessant de la machine à coudre, ses cheveux fins et raides.

Ah, les filles et leurs cheveux !

L’anesthésiste lundi matin avait les cheveux rouge flamme. Je l’ai trouvée douce, cela m’a tout de suite rassurée. Je me suis dit qu’une femme qui avait l'aplomb pour oser la couleur devait être une bonne professionnelle. Quand j’ai ré-ouvert les yeux, elle tenait ma main.
Ma semaine a commencé comme ça.
Et puis, la vie a repris son cours. Il pleut tous les jours à Paris, comme si l’été avait décidé de passer son tour.

Alors, on s’accorde le droit à la paresse et on fait comme on peut pour faire entrer un peu de soleil dans sa cuisine.

Entre deux averses, j’ai eu le temps d’aller au marché bio pour rapporter des fruits et des légumes frais. J’en ai profité pour préparer une Assiette fraîcheur autour de faisselle de chèvre.
La faisselle était bien entendu extra-fraîche. Entourée de pain frais, de crudités et de figues, on peut la servir avec une vinaigrette parfumée au cerfeuil et au miel.
Pour reprendre des forces.

Pissaladière Parisienne

A défaut de pouvoir s'échapper pour aller déguster une pissaladière sur le vieux port de Nice avec une assiette de socca et un verre de rosé, pourquoi ne pas laisser les vacances venir jusqu’à nous et préparer dans ma p’tite cuisine une Pissaladière Parisienne ?

Parfois, les événements imprévus se succèdent avec une telle vitesse qu’il est impossible de les maîtriser, voire même de juste les suivre. Il faut alors se résoudre à les accepter, un peu comme si l’on conjurait le sort, avec le sourire.

A tue-tête le dernier album de Raul Paz, en boucle, le premier titre En Casa qui parle si bien de l’éloignement et du retour aux sources.

Pour 4 personnes :

Pour la pâte :

300 g de farine
1 sachet de levure du boulanger déshydratée
1 CC de sel
1 CC de sucre
150 ml
2 CC d'huile d'olive

Dans un saladier, mélanger tous les éléments secs puis ajouter peu à peu l'eau et l'huile.
Bien mélanger, quand la pâte forme une boule homogène, la recouvrir d'un torchon et la laisser lever à température ambiante.

Pour la préparation (et pour remplacer le traditionnel pissalat) :

Un kilo d'oignons blancs doux
Une petite boîte d'anchois à l'huile d'olive
1 CS de câpres
Une dizaine d’olives noires
1 CS d’huile d’olive
1 CS de sucre
Un peu de poivre
Quelques branches de sariette

Eplucher et émincer les oignons.
Les faire revenir pendant quelques minutes dans une sauteuse à fond épais avec l’huile d’olive, le sucre et la sariette que vous aurez effeuillée à la main puis les recouvrir d'eau.
Laisser mijoter très doucement pendant une heure.
L’eau va être absorbée, les oignons vont fondre sans se colorer.

Etaler la pâte dans un plat à cuisson.
La tartiner du mélange. Recouvrir des oignons.
Faire cuire pendant 30 mn dans un four préchauffé à 180°.

Pour servir, vous pouvez, bien entendu, rajouter des filets d’anchois et/ou des olives noires ou préférer la servir avec des petites tomates que vous aurez fourrées de la préparation à base d’anchois.

Pour varier les plaisirs, retrouvez sur vos blogs préférés la version Post moderne, celle aux poireaux, en pâte brisée ou encore à la mode de Belle-Ile.

Farfalle au cacao aux légumes

De l’intérêt d’avoir des amis qui ont le pied marin. J’ai laissé un ami sur une péniche à Bercy, il m’appelle quelques jours plus tard d’une gondole à Venise.
Dans sa valise pour moi, entre autres surprises, un joli paquet de pâtes artisanales au cacao. Sur le paquet, nos amis vénitiens nous recommandaient de les préparer avec une sauce à la ricotta et aux pignons.

J’ai préféré opter pour des Farfalle au cacao aux légumes.

Pour quatre personnes :

500 g de pâtes au cacao,
4 petites courgettes,
3 blancs de poulet,
500 g de girolles,
1 bouquet de ciboulette,
Un peu de persil, un peu de coriandre,
Sel et poivre

Faire revenir rapidement les blancs de poulet et les courgettes dans un peu d’huile d’olive, rajouter au bout de sept minutes les girolles préalablement nettoyées et les herbes.

Au bout de cinq minutes, rajouter les pâtes qui auront été cuites al dente.

Servir bien chaud avec un peu de ciboulette fraîche.

Bella Lula

Si les noms de Pschitt, de Cidou, de Pam-Pam et de Vittel Délices éveillent en vous des souvenirs, vous adopterez la Bella Lula.

Véritable citronnade à l’arôme naturel de menthe, à boire très fraîche, parfait pour les barbecues de l’été !

Où la trouver ?

A Paris, chez Sapidus ou chez Beau et Bon.
Sur Internet, chez Bienmanger ou sur Terres d’apéritifs.

Scones aux figues séchées

Pendant que certains naviguaient en péniche, je suis passée faire un tour à la BNF investie jusqu’au 2 septembre par Vogue dans un parcours photographique qui raconte l’évolution du regard sur la beauté à travers l’objectif des plus grands photographes.
Un retour vers le futur dans un va-et-vient en images.
J’en ai pris plein les yeux, puis encore un peu éblouie, je me suis réfugiée dans le joli patio de l’hôtel Amour. En attendant que la péniche revienne à quai, j’ai choisi l’option je-consulte-mon-horoscope-dans-Vogue pour savoir ce que me réservait l’avenir.
Parce qu’on veut bien naviguer à vue, mais autant le faire avec de jolies chaussures (et ce n’est pas une femme Rykiel qui me contredira !).
Vogue me rappelle, cette semaine, que mes décisions du mois dernier qui visaient à réorganiser certains aspects de ma vie, se voulaient définitives. En réalité, ce n’est qu’une étape dans une suite de changements. Alors, je dois aborder les choses différemment ou explorer l’inconnu au lieu de courir après la perfection. La réorganisation soudaine mais très bénéfique que les événements m’imposeront me trouvera parfaitement préparée.
Vous imaginez facilement à quel point je suis, à cette heure, rassurée !
La péniche, de son côté, est arrivée à bon port.

Quant à explorer l’inconnu, ce week-end, j’ai eu le plaisir de rencontrer de délicieuses blogueuses (qui se reconnaîtront).
Très motivée également par de nouveaux essais en cuisine, je me suis lancée dans la confection de scones que j’avais repérés chez Sophie et chez Marion.
Sophie nous apprend qu’elle tient la recette de Christophe Felder . J'ai croisé ce dernier samedi après-midi à l’Atelier des chefs (avec trente autres jeunes femmes aux yeux gourmands et pétillants, je vous rassure !), en tous les cas, Irma@Vogue a vu juste, la boucle est bouclée et ce n’est que le début !

J’ai –si peu- adapté la recette des Scones aux figues séchées.

Pour une vingtaine de scones :

6 figues sèches
3 CS de purée d’amandes complètes
90g de sucre
400g de farine complète
25g de levure chimique
1 œuf
150 ml de lait

Dans un grand saladier, mélanger à la main la farine tamisée, la levure, le sucre et la purée d’amandes jusqu'à obtenir une texture très sableuse.
Incorporer l'oeuf, puis le lait et, enfin, les figues coupées en fines lamelles.
Déposer la pâte entre 2 feuilles de papier sulfurisé et abaisser à environ 4-5 cm d'épaisseur. La pâte est très collante, c’est normal.
Réserver une bonne heure au réfrigérateur.
Enlever le papier, fariner généreusement et découper à l'emporte pièce.
Disposez sur un papier sulfurisé.
Faites cuire 10 mn à 200 °.

Vous pouvez les manger seuls, avec du beurre et du miel ou encore avec du chèvre frais, du melon frais et une salade de roquette bien relevée.