Envie d'avril

La Tarte aux courgettes, au Kiri et au gruyère de Savoie

Ce samedi, avec une amie, nous avons traversé notre quartier avec un nouveau regard.
Nous étions affublées chacune d’une chaise. Une très belle chaise, rassurez-vous, de fabrication néerlandaise, années 50, en hêtre naturel. Pas de sac, pas de poignée, juste la chaise à peine dépoussiérée.
En l’espace d’une demi-heure, deux personnes nous ont proposé de les racheter (jusqu’à deux fois leur prix d’achat !), nous avons sympathisé avec un prince berbère qui travaille le lin et le coton biologique, rivalisé avec des clowns qui faisaient peur aux enfants, rendu le sourire à des ados boudeurs et goûté les nouveaux macarons Rouge Diva de Ladurée (fruits rouges et chocolat épicé).
La chaise n’a pas encore trouvé sa place, on cherche, elle est posée entre les piles de livres et les pots de peinture.
Les macarons à la fleur d’oranger sont toujours mes préférés.
Ce week-end, certains ont mangé de la confiture de coings et des grenades juteuses en pensant à moi.
Merci.

Pour ceux qui aiment Roman Polanski, un petit clin d’œil à un de ses premiers courts-métrages Deux hommes et une armoire (1958) à retrouver en DVD.

Je poursuis, par ailleurs, ma série des tartes salées pour l’automne. La Tarte aux courgettes, au Kiri et au gruyère de Savoie est légère, elle se mange à la sortie du four ou bien réchauffée.

Les ingrédients :

Pour la pâte :
250 g de farine,
5 CS d’huile d’olive
Un peu de sel et de l’eau

Pour la garniture :
4 courgettes
6 portions de Kiri
2 œufs
100 ml de lait
1 CS d’estragon frais
sel, poivre
150 g de gruyère de Savoie

Préparer la pâte en mélangeant la farine et le sel à l’huile d’olive puis en rajoutant de l’eau peu à peu jusqu’à l’obtention d’une pâte que vous pourrez rouler en boule et laisse reposer une heure au réfrigérateur.

Pendant ce temps, faire cuire les courgettes à la vapeur.
Une fois bien cuite, les réduire en purée à la main. Égoutter le mélange. Rajouter les œufs, les portions de Kiri, et le lait. Saler, poivrer et rajouter l’estragon frais.
Étaler la pâte puis verser la préparation. Rajouter en dernier lieu le Gruyère de Savoie sur la préparation.
Placer dans le four préchauffé à 180° pendant trente minutes.

La Tarte au potimarron et au comté

Les changements de saison ont beaucoup de charme. On change de rythme, de garde-robe, d’alimentation aussi.
Et puis, il y a ces petits décalages qui me font toujours sourire. Ceux qui portent les cols roulés trop tôt, celles qui n’ont pas rangé leurs spartiates, celles qui cherchent les dernières barquettes de framboises sur le marché et ceux qui, au moindre rayon de soleil, se postent aux terrasses de café.

Si l’été est indien à Paris cette année, toute la famille des potirons est déjà présente sur l’étal de mon marché bio.
J’ai préparé ce week-end une Tarte au potimarron et au comté. Allez, cette semaine encore, je laisse les écharpes dans le placard.

Les ingrédients :

Pour la pâte :
200 g de farine semi-complète,
50 g de (petits) flocons d’avoine,
100 g de beurre,
Eau.

Pour la garniture :
700g de potimarron une fois préparé,
4 échalotes
1 œuf
1 CC de sucre roux
2 CS de purée de noisette
100 g de comté
Sel, poivre, muscade.

Mélanger la farine, les flocons et un peu de sel. Rajouter le beurre à température ambiante et malaxer en rajoutant un peu d’eau.
Former une boule et laisser reposer la pâte au réfrigérateur pendant une heure.

Pendant ce temps, faire cuire le potimarron à la vapeur et en recueillir la purée. Rajouter les échalotes revenues dans un peu de beurre et avec une cuillère à café de sucre roux. Puis, l’œuf battu en omelette et la purée de noisettes.

Préchauffer le four à 180°.
Étaler la pâte dans un moule à tarte à bord un peu haut. Verser la garniture, recouvrir de comté râpé et enfourner pendant 30 minutes environ.

Les Champignons de la rentrée

Petit rat des villes, il m’est rarement arrivé de ramasser des champignons.
Alors, à chaque fois, quand la saison commence, j’ai une petite pensée pour cette ancienne bergerie perdue dans les bois à côté de vignes dans le Médoc.
Cet été-là, on avait nagé dans les vagues de Lacanau, fait de longues balades et de la mobylette à Bordeaux.
Juste avant la rentrée, nous étions parties, armées de paniers plats en osier, à la recherche de girolles.
A notre retour, Suzanne avait préparé une omelette baveuse, mais pas trop. La cheminée dans la cuisine réchauffait nos mollets dorés par le soleil. Juste avant, nous nous étions empiffrées de gouda que nous faisions fondre sur du pain, dessus plein de cumin.
A douze ans, on a une meilleure amie et on aime encore la fin des vacances.

Ce week-end, j'ai choisi de servir les Champignons de la rentrée.

Pour quatres convives, faire fondre une échalote dans un peu de beurre, rajouter à peu près un kilo de champignons, personnellement, j'aime mélanger les cèpes aux girolles.
Sept à huit minutes sur le feu, sel, poivre, un peu de marjolaine fraîche et de persil plat. Vous pouvez déglacer le tout avec une lichette de vin blanc.
J'ai servi les champignons avec un mélange de céréales bio, riz complet et chataîgnes (de chez Celnat).

Les petits pots de crème au chocolat de l’enfance

Les vacances sont finies.
Il n’y a plus personne sur la plage de la Garoupe.
J’ai cette étrange impression d’avoir été tout l’été en instance de mouvement.
Mais il y a bien des départs qui ne ressemblent en rien à des vacances.
J’ai pris le train à Bordeaux, l’avion à Frankfort, la Lada à Ekaterinbourg. J’ai fort heureusement fait quelques brasses dans la mer presque chaude de la Méditerranée.

Une nouvelle fois, les goûts de l’enfance auront été des fils conducteurs.

Le goût des enfants à l’avenir encore à dessiner dans les orphelinats russes. Un avenir en couleurs, on ne ment pas quand on écrit avec des crayons de bois.
Ils goûtent de « kacha » (bouillie notamment à base de semoule de blé ou bien de gruau de sarrasin), de pommes râpées dans du thé sucré, de biscuits ramollis dans du lait chaud.
Comme tous les enfants du monde, ils aiment les fraises Tagada.
Bientôt, Vika, Alexey, Sergueï, Slava et Natacha tourneront le dos à leurs rituels de petits adultes et auront le luxe de bouder la compote pomme-poire bio que leur auront amoureusement préparée leurs mamans.

Cet été, j’ai rencontré, sur plus de mille kilomètres, la taïga par plus de 35°. J’ai prudemment appris à lire le mot « saumon » en cyrillique dans les cartes de restaurant. Je l’ai mangé à toutes les sauces : grillé, poché, à la crème aigre et aux échalotes, en « pirog » (en tourte à la pâte levée), fumé ou trop salé ….

J’ai également bu du thé vert fumé et mangé de petits chaussons briochés à la compote de pommes et à la cannelle dans l’arrière-boutique d’Irina, j’ai vu des ours et des loups, j’ai posté des cartes postales à l’effigie du Tsar, j’ai rencontré des Popes en retraite et bu de l’eau bénite aromatisée à l’orange.

Je préfère toujours le train à l’avion.

En rentrant, j’ai repensé à quel point les petits palets Jean-Paul Hévin que j’avais glissés dans ma valise avaient eu un goût réconfortant le soir de mon départ de Russie.
J’avais envie qu’un arôme de chocolat envahisse ma cuisine parisienne.

Ces Petits pots de crème au chocolat de l’enfance sont très faciles à réaliser, ils se dégustent tièdes en dessert avec des fruits rouges ou rafraîchis à l’heure du goûter.

Les petits pots de crème au chocolat de l’enfance

Les ingrédients pour 6 petits pots


500 ml de lait entier
150g de chocolat noir
4 jaunes d'oeufs
80g de sucre semoule
1 bâton de cannelle

Dans une casserole, porter le lait à ébullition avec le sucre et la cannelle. Laisser infuser hors du feu, à couvert, pendant cinq minutes.
Faire fondre le chocolat au bain-marie dans un peu de lait.
Retirer le bâton de cannelle et verser le lait chaud sur le chocolat sans cesser de remuer.
Dans un saladier, battre les jaunes et verser un peu du mélange chocolaté. Incorporer, ensuite, le tout dans la casserole.
Répartir la préparation dans de petits pots que vous ferez cuire au bain-marie dans un four préchauffé à 150° pendant trois quarts d’heure.

A manger tièdes ou refroidis.