Envie d'avril

Riz au lait

Une longue histoire que mon rapport avec ce dessert de grand-mère.

Tout d’abord, mes grand-mères à moi, elles ne faisaient pas de riz au lait. Elles faisaient d’autres choses, je vous rassure. J’ai peu connu la première mais je me souviens de l’odeur du rôti de veau à l’estragon et à la crème fraîche qu’elle préparait. La seconde se levait à cinq heures du matin pour confectionner des raviolis, des gnocchis, des cappellettis et autres délices de son pays d’origine lesquels se mangeaient à midi pile et dans de grandes assiettes !
J’y reviendrai.

En réalité, c’est ma mère qui préparait le riz au lait de mon enfance. Elle le parfumait au citron ou bien avec des raisins secs gonflés dans le rhum. Et je n’aimais pas trop ça.
Et puis, un jour, elle a rajouté du chocolat et je goûtais enfin au riz au lait de mon enfance.

Ce riz au lait, je l’ai dégusté à une grande tablée, les cheveux mouillés et pleins de sel, les pieds dans le sable. Il y avait aussi la marquise au chocolat de Simone, le gâteau breton d’Odette et l’inimitable pudding de ma mère (qui a plus d’une corde à son arc).

Ces souvenirs sucrés ont construit pour longtemps mon goût et ont stimulé mes envies d’associer les saveurs et les couleurs.
Aujourd’hui, c’est tout simple que je préfère le Riz au lait.
Mais pour toujours, ce sera le dessert Les pieds dans le sable.

Les ingrédients pour 4 personnes

200 g de riz rond (choisissez de l’Arborio ou du Carnarolli)
1 litre de lait entier
120 g de sucre roux (rajoutez, le cas, échéant un peu de sucre vanillé)
Une gousse de vanille

Faire bouillir le lait dans une casserole à fond assez épais et y laisser infuser la gousse fendue sur toute sa longueur.
Y jeter le riz préalablement rincé et égoutté.
Laisser cuire à feu doux pendant un quart d’heure. Rajouter le sucre et laisser cuire encore pendant un quart d’heure.
Le disposer dans un plat de service ou bien dans des petits pots individuels et laisser refroidir pendant au moins quatre heures au réfrigérateur.
Personnellement, je ne résiste pas et je le déguste tiède !

Je me souviens du caviar d’Ekaterinbourg

Un billet pour vous livrer quelques images de cette ville attachante aux portes de la Sibérie que je commence à connaître.

Dans le désordre, cette fois-ci, j’ai dévoré du saumon sous toutes ses formes ; rempli mes théières de thé à la bergamote avec un samovar en argent ; dormi dans l’avion ; rencontré un homme qui avait été un compagnon de lutte du Che ; traversé des forêts de sapins et de bouleaux ; marché dans la taïga ; perdu une roue sur l’autoroute ; déjeuné avec des militaires russes, Mylène Farmer à Bercy en images d’ambiance ; rencontré le petit-fils d’une des nombreuses femmes de Soljenitsine ; bu du café blanc dans une datcha; prétendu être venue voir la neige pour passer les barrages de police; goûté de la vodka sibérienne en carafe; voyagé en Lada en écoutant la podcastée Julie Andrieu; passé du temps dans les lignes de Ian McEwan et fait des rencontres de la Vie.

Quelques images :

Le Conservatoire

La Mairie

Les petites maisons traditionelles sont détruites pour faire place à des constructions plus modernes

Acheter des fruits frais à l'unité à la sortie du métro

Une confirmation importante, le caviar de saumon voyage très bien.

Et même si j’étais sûre de ne pas pouvoir re-mordre dans les blinis épais et moelleux, de goûter le mélange de crème aigre et de caviar très salé dégusté à Ekat, je me suis lancée dans l’élaboration de Blinis et caviar de saumon, sauce ciboulette.

Pour une douzaine de blinis :

100 g de farine de sarrasin
100 g de farine de froment
1 paquet de levure de boulanger
2 œufs
500 ml de lait
100 de caviar de saumon

Pour la sauce : de la crème mélangée à un yaourt brassé assaisonnée généreusement de ciboulette et de poivre du moulin.

La veille au soir, tiédir environ 300 ml de lait et verser dans un petit saladier. Délayer la levure et verser le mélange sur la farine de froment. Bien remuer jusqu’à ce que le mélange soit lisse.
Laisser reposer toute la nuit à l’intérieur du four chauffé puis éteint au préalable.
Le lendemain matin, rajouter le reste du lait tiédi, la farine de sarrasin, les jaunes d’œufs et les blancs battus en neige.
Faire cuire à la poêle, dans un peu de beurre, comme des petites crêpes.
La pâte est plus épaisse qu’une pâte à crêpes et s’étale donc moins bien à la cuisson. Les alvéoles se créent immédiatement dès que le blini commence à chauffer.
D’un côté, de l’autre, en deux minutes, le blini est cuit.
Servir chauds recouverts de sauce et de caviar.
Veiller à ne pas rajouter de sel dans les préparations, le caviar en apportera suffisamment.

Carrés glacés au citron

Envie d’avril a manqué à toutes ses obligations.

J’ai laissé passer le début du mois tant attendu sans célébration particulière … Enfin, je suis quand même allée voir la mer.
Personnellement, quand je voyage le 1er avril, je ne suis jamais tout à fait tranquille.
Vous savez, il arrive que les conducteurs de train aient le sens de l’humour.
Et lorsque le TGV dans lequel j’étais confortablement installée s’est arrêté brutalement en pleine voie, j’ai tout de suite pensé que notre homme aux manettes était de ceux qui ne rechignent pas à se lever en fin de repas pour raconter pour la quinzième fois la même histoire de blondes.
Autant pour moi, une heure plus tard, toujours arrêtés en rase campagne, notre joyeux luron nous apprend de sa voix la plus grave que notre train à grande vitesse a percuté … un faisan.
Qu'on se le dise, cet homme n'était pas un chasseur.

Et en un clin d’oeil, je me réconcilie avec la vie, la ruralité, les animaux de basse-cour, les écologistes, le cerf-volant de compétition et je trouve cela particulièrement rassurant que, de nos jours encore, des faisans se promènent librement (volent ?) dans les prairies dijonnaises.

Mon voisin lit Confucius en écoutant Brahms.
Moi, Sous les avalanches, avec Vincent D., je vais bien.

Pour conserver le bercement du train qui a fini par repartir et me remettre de toutes mes émotions, je vous propose la recette des Carrés glacés au citron.

Les ingrédients pour 6 personnes :

120 g de farine blanche
100 g de beurre
100 g de sucre glace
2 œufs
50 g de poudre d’amandes
Le jus de trois citrons
Une pincée de sel

Pour le glaçage :
1 blanc d’œuf
100 g de sucre glace
le jus d’un citron

Séparer les blancs des jaunes.
Fouetter les jaunes avec le sucre glace puis ajouter la poudre d’amandes.
Incorporer le beurre déjà coupé en petits morceaux. Le mélange va devenir lisse.
Rajouter la farine peu à peu tout en mélangeant énergiquement.
Monter les blancs en neige avec la pincée de sel et les incorporer au mélange.

Verser la pâte dans un moule carré ou rectangulaire beurré et faire cuire pendant 40 minutes dans un four préchauffé à 170/180°.

Une fois sorti du four, attendre un peu avant de démouler le gâteau et le laisser refroidir.

Mélanger les ingrédients du glaçage et le lisser sur le gâteau.
Il durcira rapidement et il vous restera la lourde tâche de le briser en découpant ces carrés très parfumés.