Envie d'avril

Ne pas oublier Caudalie

Aux Sources de Caudalie, les sculptures aériennes de Nathalie Decoster veillent sur le calme et la volupté du déroulement des journées.
Entre un plongeon dans la piscine (et oui, au Sud de la Loire, l’été est une saison qui existe encore !) et un massage enivrant, on se perd non sans plaisir dans les 70 hectares de vignes du domaine du Smith Haut Lafitte avant de s’attabler au bord du petit lac sur lequel règne un couple de cygnes fantaisistes.
Ici, le tartare de thon est servi avec un sorbet de poivron rouge, les encornets sont farcis aux herbes sauvages, la lotte se décline en médaillons sur des spaghettis de légumes, les sushis aux fruits marinés et la pêche de vigne se mange en tatin.

Quant aux produits de la vigne, il faut faire preuve d’imagination : la pulpe du raisin s’applique sur la peau, la fleur de vigne se verse dans le bain barrique, on s’enveloppe dans le miel et le merlot, l’eau de raisin se brumise sur le visage.

Cette année, la Part des Anges côtoie la Fée Clochette, les Persanes de Montesquieu nous saluent, Madeleine et Robin nourrissent les chèvres avec de la brioche aux figues , Marguerite ne sait pas nager, M. le Paon est monté au ciel, Fantômette s’est dit pourquoi pas le Brésil et je spécule sur les signes du vacillant destin des choses en me disant qu’ils pourront encore peut-être apparaître entre deux nénuphars.

Il est déjà l’heure de repartir …

Je me souviens du caviar d’Ekaterinbourg

Un billet pour vous livrer quelques images de cette ville attachante aux portes de la Sibérie que je commence à connaître.

Dans le désordre, cette fois-ci, j’ai dévoré du saumon sous toutes ses formes ; rempli mes théières de thé à la bergamote avec un samovar en argent ; dormi dans l’avion ; rencontré un homme qui avait été un compagnon de lutte du Che ; traversé des forêts de sapins et de bouleaux ; marché dans la taïga ; perdu une roue sur l’autoroute ; déjeuné avec des militaires russes, Mylène Farmer à Bercy en images d’ambiance ; rencontré le petit-fils d’une des nombreuses femmes de Soljenitsine ; bu du café blanc dans une datcha; prétendu être venue voir la neige pour passer les barrages de police; goûté de la vodka sibérienne en carafe; voyagé en Lada en écoutant la podcastée Julie Andrieu; passé du temps dans les lignes de Ian McEwan et fait des rencontres de la Vie.

Quelques images :

Le Conservatoire

La Mairie

Les petites maisons traditionelles sont détruites pour faire place à des constructions plus modernes

Acheter des fruits frais à l'unité à la sortie du métro

Une confirmation importante, le caviar de saumon voyage très bien.

Et même si j’étais sûre de ne pas pouvoir re-mordre dans les blinis épais et moelleux, de goûter le mélange de crème aigre et de caviar très salé dégusté à Ekat, je me suis lancée dans l’élaboration de Blinis et caviar de saumon, sauce ciboulette.

Pour une douzaine de blinis :

100 g de farine de sarrasin
100 g de farine de froment
1 paquet de levure de boulanger
2 œufs
500 ml de lait
100 de caviar de saumon

Pour la sauce : de la crème mélangée à un yaourt brassé assaisonnée généreusement de ciboulette et de poivre du moulin.

La veille au soir, tiédir environ 300 ml de lait et verser dans un petit saladier. Délayer la levure et verser le mélange sur la farine de froment. Bien remuer jusqu’à ce que le mélange soit lisse.
Laisser reposer toute la nuit à l’intérieur du four chauffé puis éteint au préalable.
Le lendemain matin, rajouter le reste du lait tiédi, la farine de sarrasin, les jaunes d’œufs et les blancs battus en neige.
Faire cuire à la poêle, dans un peu de beurre, comme des petites crêpes.
La pâte est plus épaisse qu’une pâte à crêpes et s’étale donc moins bien à la cuisson. Les alvéoles se créent immédiatement dès que le blini commence à chauffer.
D’un côté, de l’autre, en deux minutes, le blini est cuit.
Servir chauds recouverts de sauce et de caviar.
Veiller à ne pas rajouter de sel dans les préparations, le caviar en apportera suffisamment.

Vous avez dit froid ?

Si vous saviez combien faire le marché ce matin et aller prendre un p'tit café au comptoir du troquet du coin de la rue a pu être réconfortant ... Et malgré un voyage de quinze heures et un décalage horaire épuisants, j'ai l'impression de vivre dans un instant de pure volupté !

Je suis de retour à la maison.

Je suis partie une semaine en Russie, dans l'Oural, à Ekaterinbourg, la porté d'entrée de la Sibérie. Pendant mon séjour, -25° en moyenne, mais fort heureusement ni vent ni tempête de neige.

Le climat influence la vie quotidienne d'une façon qu'on ne connaît plus dans nos contrées tempérées. Le froid laisse peu de place à l'improvisation et à la spontanéité.
On doit penser à tout avant de sortir pour rester le moins de temps possible en extérieur.

Si la semaine à été riche et intense, elle a également été celle de toutes les curiosités.

Et vous vous en doutez, que fait-on pour se réchauffer quand il fait si froid ? On boit (et pas que du thé brûlant!) et on mange !
On mange à tout heure de la journée, quand on a faim et ... quand on a le temps aussi.

Je ne suis pas restée assez longtemps pour découvrir tous les secrets de la cuisine locale, mais j'ai eu la chance de partager les grignotages quotidiens d'une cuisine simple et réconfortante.
On mange toutes sortes de poissons fumés ou marinés, du saumon, de la truite, du sterlet (une sorte de petit esturgeon), des harengs. Beaucoup de charcuterie, aussi, des saucisses, une variété incroyable de cervelas.
Les légumes sont servis en salade, le plus souvent à la crème fermentée à laquelle on rajoute parfois de la mayonnaise.
J'ai également découvert les pelméni à la sibérienne, une sorte de cappellettis farcis aux légumes, à la viande ou à la volaille que l'on mange avec de la crème fraîche et quelques gouttes de vinaigre.
Pas de pain, pas de vin.

Pour le sucré, on pioche tout au long de la journée dans des bols remplis de biscuits aux céréales et de fruits secs, sans oublier le miel que l'on mange à la cuillère (pour se réchauffer ?) en buvant du thé.

Deux petites images clin d'oeil, sur la première, les petits kiosques épiceries qui restent ouverts tard et par tous les temps, sur la seconde, le rayon gâteaux au supermarché. Un autre monde.

Et comme on dit, avec sagesse et pragmatisme, en Sibérie, "Si vous ne pouvez pas être une étoile au firmament, soyez une lampe chez vous"...

A très vite !

Au cours des derniers préparatifs d'un départ programmé dans un pays (très !) froid, j'ai croisé aujourd'hui cette affiche au détour d'une rue près de chez moi.
Je vous laisse méditer.
Que chacun trouve son havre de paix.
Loin de tout, et donc loin du blog, pendant quelques jours, je vous souhaite une excellente semaine.
J'espère revenir la tête remplie de nouvelles couleurs, saveurs et émotions, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Eva

La cachapa venezolana

Le refroidissement de l’air a été propice à la douceur d’une recherche minutieuse et citronnée ... celle des souvenirs d’enfance.
Dans le papier de soie de ma mémoire, la douceur du maïs sera toujours associée aux fils d’un fromage fondant.

Au Venezuela, la cachapa est un encas populaire qui se déguste à toute heure de la journée. C’est une galette de maïs, de la taille d’une crêpe épaisse, pliée en deux et garnie de viande, de jambon ou du traditionnel “queso e’mano”, un fromage de lait de vache légèrement salé.

Je me souviens particulièrement de celles que nous achetions au bord de la route au petit matin sur le chemin de la plage.

Cachapa Revival, ce dimanche matin.
Première fois que je me lançais dans l’élaboration de ce souvenir culinaire.
Il existe plusieurs recettes, j’ai sélectionné la plus simple, préférant rajouter du fromage dans la garniture plutôt que dans la pâte.

Les ingrédients pour trois personnes

- 400 g de maïs cuit (j’ai personnellement choisi des épis de maïs de bio précuits)
- 1 verre de lait
- 4 cuillère à soupe de maïzena
- 2 cuillère à soupe de semoule de maïs
- 3 pincées de sel
- 1 cuillère à café de sucre
- poivre
- beurre pour la cuisson

Isoler les grains de maïs et les mixer grossièrement au blender (ou la “licuadora” !) avec tous les ingrédients.

Dans une poêle, faire fondre un généreux morceau de beurre, et faire cuire comme une crêpe épaisse environ 3 minutes de chaque côté.

Au moment de servir, la plier en deux et la garnir selon vos envies.
Cette fois-ci, pour moi, une mozzarella di bufala bien crémeuse.