Envie d'avril

Pastéis sans Belem

On a beau les critiquer ces anciens cafés PMU qui deviennent  du jour au lendemain après un relooking discret des places-to-go, moi, j’adore m’y poser de temps autre pour y boire un verre. Ils s’appellent, à Paris, le Rendez-vous des amis, la Perle, les Pères populaires...
Celui de mon quartier s’anime véritablement vers 18h.
Ce soir, les places sont chères. Le café à un euro ou le verre de Merlot à deux euros ne le sont pas. Lien de cause à effet pour certains.
Deux jeunes du lycée voisin terminent leur partie d’échecs. Ils seront très vite remplacés par une jungle composée majoritairement de designers en devenir et d’intermittents du spectacle. La plupart mangent bio. La serveuse ressemble à Grace Jones.
A côté de moi, une femme un peu fatiguée sirote à la paille son GG (Cocktail Gin, Jus de goyave, Champagne), elle se plaint de sa fille de quinze ans qui lui demande de rendre mensuellement des comptes sur sa recherche d’emploi. On peut donc être adolescent et s'intéresser à la macro-économie.
J’ai de la chance, A., pour le moment, est admiratif : je sais dessiner Babar et construire sa ferme Lego.

Pour la cuisine, il reste sur ses gardes. Quand il n’aime pas il crache. Pas de demi-mesure. Le contrat est clair. Il fait bien d’en profiter, il ne sait pas encore que bientôt, cracher ne sera plus une alternative !
Je vous rassure, les Pastéis de nata, il ne les recrache pas. Moi, non plus.
J’espère que nous pourrons un de ces jours avoir le bonheur d’aller les déguster sur place à Lisbonne. En attendant, je n'en suis pas à mon premier essai, je me suis inspirée de cette recette. Elvira s’y connaît.

Les ingrédients pour une quinzaine de gâteaux :

250 g de pâte feuilletée que j’ai achetée toute fraîche au boulanger du marché bio,
190 g de sucre,
1 œuf et deux jaunes,
300 ml de lait,
50 ml d’eau,
Un peu de beurre,
Un peu de farine,
Un peu de cannelle.

Préchauffer le four.
Beurrer des petits moules à muffins en aluminium et réserver.

Étaler la pâte feuilletée sur une surface farinée.
Humidifier l'un des côtés de la pâte avec un peu d'eau. Découper des disques de pâte de taille adaptée à celle des moules (J’ai pris des moules à muffins). Foncer les moules avec les disques de pâte, côté humide vers l'extérieur. Bien faire adhérer la pâte aux moules.

Mettre l'eau et le sucre dans une casserole. Faire chauffer en remuant jusqu'à obtenir un sirop. Réserver.

Battre les oeufs avec les jaunes dans un bol. Ajouter la farine préalablement dissoute dans un peu de lait et le lait restant. Bien mélanger. Verser le sirop en fil sans cesser de remuer.

Faire chauffer la préparation au bain-marie pendant dix minutes sans cesser de remuer. Retirer la crème de la chaleur et la répartir dans les moules. Saupoudrer de cannelle.

Poser les moules sur la plaque du four et enfourner à 250ºC pendant environ 25 minutes, où jusqu'à ce que les petits gâteaux soient bien dorés.

Retirer les Pastéis du four et les laisser refroidir avant de démouler. Les servir tièdes ou froids.

Tarte aux abricots à la crème de noisettes

A. est comme tous les enfants de son âge, un jour, il dévore un chausson aux pommes, le lendemain, il recrache la tarte aux pommes maison... Je me décourage parfois un peu et il me prend des envies de passer à la compote à laquelle il n’a pas le droit de renoncer ! Cela fait un mois que je fais des essais. Il aime la sole, le colin, la banane, la purée de carottes, le persil, les pistaches, les œufs mimosa, le cake au chocolat, la sauce tomate, les blinis, les œufs de saumon et il finit par tout manger à condition que je recouvre l’assiette de parmesan. Mais je n’utilise cette arme ultime qu’en cas de crise grave. 

Ceci étant dit, je dois avouer qu’il est volontaire et qu’il goûte à tout, ne serait-ce que pour me faire plaisir.

En ce moment, sans doute influencée par la grisaille qui s’abat sur la capitale, je recommence à faire des soupes de légumes variés que j’épaissis à la floraline et dans lesquelles je mets du fromage ou un peu de crème fraîche. 

Mais je n’ai envie, en réalité, que de préparer des gâteaux à servir en dessert ou au goûter et surtout à manger debout à côté du frigo pendant la trêve de la sieste.

Les abricots, il les aime en compote, en flan, et en tarte et tout particulièrement, ma Tarte aux abricots à la crème de noisettes ... J’obtempère.

Les ingrédients pour un moule de 28 cm de diamètre :

Pour la pâte brisée

200 g de farine

125 g de beurre demi-sel froid

un œuf et un peu d’eau froide

Pour la garniture

Un peu moins d’un kilo d’abricots lavés, coupés en deux et dénoyautés.

150 g de noisettes en poudre

100 g de sucre en poudre

100 g de beurre doux

Pour préparer la pâte, mélanger le beurre et la farine dans lesquels vous aurez rajouté l’œuf. Verser un peu d’eau jusqu’à ce que vous puissiez rouler la pâte en boule.

Etaler la pâte et la placer dans un moule anti-adhésif. Piquer la surface et les bords de la pâte avec une fourchette. Mettre le moule au réfrigérateur après l’avoir recouvert de papier d’aluminium.

Faire ensuite précuire la pâte.

Préchauffer le four sur 180°C puis enfourner le moule pour faire cuire la pâte à blanc jusqu’à ce qu’elle ait une jolie couleur dorée. Compter un petit quart d’heure.

Pendant ce temps, mélanger la poudre de noisettes, le beurre et le sucre jusqu’à l’obtention d’une crème homogène. 

Etaler la crème sur le fond de pâte brisée cuit à blanc et refroidi.

Disposez les demi abricots par-dessus, face bombée en dessous. 

Faites cuire au four à 180°C pendant environ 35 minutes. 

La tarte se mange tiède ou à température ambiante.

Le Ricotta cheesecake comme on les aime

De l’alléchante tarte aux fraises du même nom au Zimmer où j’ai déjeuné ce midi avec V.
Le Suprême de poulet était moelleux, servi avec de la purée maison et un chutney à la mangue. Il faut qu’on y retourne pour y partager ladite tarte aux fraises. A côté de nous, ce metteur en scène qui a parlé sans s’arrêter pendant deux heures face à un ancien assistant médusé, probablement admiratif. Il était de ces hommes qui pensent que plus il parle fort, plus il va être écouté.
Idéalement situé entre les théâtres de la Ville et du Châtelet, les fauteuils de cette brasserie ont accueilli Sarah Bernhardt, Jules Vernes, Strauss, Malher et Proust. On y est donc en bonne compagnie. Une danseuse qui a rapidement enfilé un imper sur son justaucorps brillant et son collant en laine rose croise une mezzo-soprano qui relit son livret en redemandant de l’eau chaude pour son Thé sur le Nil. L’autre soir, avant la représentation des Quatre Saisons de Preljocaj au bénéfice de l’associations AIDES (N’oubliez pas, vous pouvez toujours faire vos dons pour le Sidaction en ligne), j’y ai pris un chocolat pour me réchauffer et me préparer à pénétrer dans ce que le programme appelait “une chaosgraphie”; on en sort régénéré et joyeux ... Ce n’est pas un luxe, ces derniers temps.

Sur la carte des desserts du Zimmer, on peut choisir de voyager en optant pour le Cheesecake new-yorkais. De mon côté, j’ai choisi une valeur sûre pour un premier test, celui de Rose Bakery que Patoumi a déjà préparé : Le Ricotta cheesecake comme on les aime.

Le Ricotta cheesecake comme on les aime (testé par Patoumi)

Pour huit personnes :

La base biscuitée
- 180g de Digestives écrasés
- 60g de beurre fondu

La crème
- 800g de ricotta
- 200g de Saint Morêt
- 130g de sucre
- le jus et les zestes de deux citrons
- 1 CC d'extrait de vanille
- une pincée de cannelle
- 5 oeufs entiers et un jaune
- 200 mL de crème fraîche (allégée)
- 1 CC de farine

Mélanger les digestives avec le beurre, étaler la préparation dans un moule en tassant un peu. Mélanger dans l'ordre les fromages, le sucre, le jus et les zestes de citron, la vanille, les oeufs, la crème et la farine. Bien mélanger, la préparation doit être lisse. Verser la crème sur les biscuits et faire cuire environ 45 minutes dans un four préchauffé à 180° (la surface ne doit pas dorer, la crème doit rester un peu tremblotante). Laisser refroidir avant d'entreposer au réfrigérateur pendant une demie journée au
moins.

Le Zimmer
1, place du Châtelet
Paris 1er

Les Madeleines de Marcel

J’aime associer autant que je le peux les lectures à la gourmandise, deux vrais plaisirs à partager.
J’ai dévoré Room Service, ouvrage dans lequel les auteurs ont parfaitement réussi à nous montrer que la cuisine, c’est une affaire de mots, d’anecdotes, de souvenirs, fussent-ils réels ou romanesques.

Autant d’auteurs que de chambres à l’hôtel Relais Saint Germain dans les cuisines duquel officie Yves Camdeborde.
A découvrir d’urgence.

Je n’ai pas résisté à l’envie de choisir les Madeleines de Marcel Proust.
On apprend que Marcel Proust ne prenait qu’un repas par jour, ce qui ne l’empêchait pas de vivre par procuration de véritables émois gastronomiques dans ses romans. On rencontre la madeleine « courte et dodue » d’Un Amour de Swann ; les œufs brouillés au lard et le homard à l’américaine de Jean Santeuil ; les haricots « verts et tendres » de La Prisonnière ; la bouillabaisse de Sodome et Gomorrhe ; le bœuf « à la gelée », les crèmes au chocolat, le riz à l’Impératrice de A l’ombre des jeunes filles en fleur.

Les Madeleines ont souvent été l’objet de toutes les passions sur la blogosphère, notamment tout au long des épisodes de la saga de A la bonne vôtre ou encore chez la lectrice Patoumi.

Je dois avouer que ce n’était pas ma première fournée de madeleines. Entre celles qui n’auront jamais gonflé, celles qui auront pris un coup de chaud, celles qui ont débordé (et oui, croyez-moi !), je ne suis pas peu fière de celles-ci.
J’ai suivi à la lettre la recette de Camdeborde. Tout le reste est littérature.

Les laisser refroidir une fois démoulées.

Les Madeleines de Marcel

Pour quinze madeleines :

140 g de beurre,
75g de sucre,
120 g de farine,
1 CS de levure chimique,
2 œufs,
20 g de miel liquide (j’ai pris du miel d’acacia),
40 cl de lait entier.

La base de la recette est à préparer la veille de la cuisson.
Dans une casserole, faire fondre le beurre.
Dans un saladier, mélanger le sucre en poudre, la farine et la levure. Faire une fontaine et incorporer délicatement le lait, les œufs, puis le miel jusqu’à ce que le mélange soit homogène.
Ajouter à ce moment-là le beurre refroidi mais pas encore figé.
Mettre le tout dans un tupperware et conserver au réfrigérateur.

Le lendemain, beurrer légèrement et fariner les moules.
Mettre une bonne cuillère d’appareil dans chaque moule et faire cuire sept à huit minutes dans le four préchauffé à 180°.

Gâteau aux pommes et au pavot

Si vous avez déjà parcouru un AD, vous connaissez déjà Huliéna et Anders, le couple post-moderne par excellence croqué par Jean-Philippe Delhomme. Ils sont nos Design Addicts préférés.
On les suit dans les méandres de leur aménagement d’intérieur. Dans la cuisine, ils choisissent l’option « visionnaire », étroite collaboration entre designer, scénographe et anthropologue, fondée sur le principe de point d’eau et de feu uniques. Le couple s’enthousiasme pour la cuisson au chaudron favorisant la préparation de recettes « fusion » comme « la choucroute aux trois calamars, le minestrone thaï ou la ragoût de mouton au Coca ».
A offrir à ceux qui, autour de vous, ne marient pas le blanc avec le crème, rêvent d’aménager une pièce entièrement dédiée à l’écriture, ont une cabane sur leur toit, se ruinent en Chinese Blue de F&B, font des provisions de maisons en carton Nume pour Noël, ont rejoint le groupe Design For Life sur Facebook. Je les adore.

Dans cette jolie nouvelle cuisine, un étonnant Gâteau aux pommes et au pavot.

Les ingrédients :

4 pommes
4 œufs
150 g de sucre
150 g de pavot
80g de poudre de noisettes
4 CS de beurre
100 g de farine
Un peu de sucre vanillé

Mélanger les jaunes d’œufs avec les sucres, la poudre de noisettes, le beurre fondu puis la farine.
Ajouter les pommes coupées en dés et le pavot.
Rajouter, enfin les blancs battus en neige.
Verser dans un moulé beurré et laisser cuire pendant 50 minutes dans un four préchauffé à 180°.

Pissaladière Parisienne

A défaut de pouvoir s'échapper pour aller déguster une pissaladière sur le vieux port de Nice avec une assiette de socca et un verre de rosé, pourquoi ne pas laisser les vacances venir jusqu’à nous et préparer dans ma p’tite cuisine une Pissaladière Parisienne ?

Parfois, les événements imprévus se succèdent avec une telle vitesse qu’il est impossible de les maîtriser, voire même de juste les suivre. Il faut alors se résoudre à les accepter, un peu comme si l’on conjurait le sort, avec le sourire.

A tue-tête le dernier album de Raul Paz, en boucle, le premier titre En Casa qui parle si bien de l’éloignement et du retour aux sources.

Pour 4 personnes :

Pour la pâte :

300 g de farine
1 sachet de levure du boulanger déshydratée
1 CC de sel
1 CC de sucre
150 ml
2 CC d'huile d'olive

Dans un saladier, mélanger tous les éléments secs puis ajouter peu à peu l'eau et l'huile.
Bien mélanger, quand la pâte forme une boule homogène, la recouvrir d'un torchon et la laisser lever à température ambiante.

Pour la préparation (et pour remplacer le traditionnel pissalat) :

Un kilo d'oignons blancs doux
Une petite boîte d'anchois à l'huile d'olive
1 CS de câpres
Une dizaine d’olives noires
1 CS d’huile d’olive
1 CS de sucre
Un peu de poivre
Quelques branches de sariette

Eplucher et émincer les oignons.
Les faire revenir pendant quelques minutes dans une sauteuse à fond épais avec l’huile d’olive, le sucre et la sariette que vous aurez effeuillée à la main puis les recouvrir d'eau.
Laisser mijoter très doucement pendant une heure.
L’eau va être absorbée, les oignons vont fondre sans se colorer.

Etaler la pâte dans un plat à cuisson.
La tartiner du mélange. Recouvrir des oignons.
Faire cuire pendant 30 mn dans un four préchauffé à 180°.

Pour servir, vous pouvez, bien entendu, rajouter des filets d’anchois et/ou des olives noires ou préférer la servir avec des petites tomates que vous aurez fourrées de la préparation à base d’anchois.

Pour varier les plaisirs, retrouvez sur vos blogs préférés la version Post moderne, celle aux poireaux, en pâte brisée ou encore à la mode de Belle-Ile.